L'arbre à Liss à Blaye

arbre ouvert à tous ... usez, abusez même ... tout en gardant un peu de RP ... prenez juste le temps de dire que vous êtes en l'endroit
si vous affichez des paroles de chansons, poèmes, extraits de livre ... merci d'en préciser l'auteur ...



Elles s'étaient croisées un beau matin … très tôt … premières levées … premières à papoter !
Elles s'étaient ensuite retrouvées chaque matin … chaque jour … sans jamais se lasser … elles avaient toujours de quoi se raconter …
Que de souvenirs partagés … des rires, des larmes … des inquiétudes, des peurs … des joies, des bonheurs …
des ciels de pluie ou de soleil … des grandes tempêtes comme autant de jours de grand calme …

Une grande amitié était née en cette veille de guerre …

Elles se vouaient un profond respect … respectaient leurs vies … leurs différences … leurs opinions …
elles s'aimaient d'une grande amitié rarement rencontrée …

Leurs vies avaient pris des chemins différents … elles s'étaient séparées "les belles" mais jamais ne s'étaient quittées …

Son amie avait pour habitude de semer une graine … la graine de l'arbre à mots ...

Verya était là assise au pied de ce grand arbre …
elle l'avait soigneusement choisi … moult grandes branches … foultitude de ramures et rameaux … c'était lui qu'il fallait …
Elle en regarda la cime …

Ce sera ton arbre Liss … l'arbre aux histoires … l'arbre aux mots lancés …
ce sera l'arbre des paroles non prononcées … l'arbre des émotions partagées …
un arbre où l'on viendra se reposer … penser … écrire ses courriers ...
un arbre où l'on déposera des mots … des idées … des feuillets griffonnés ...
ce sera l'arbre du partage … l'arbre de l'amitié …

Verya sourit … fouilla dans sa besace … en sortit un parchemin …

Elle en relu les mots … sourit de nouveau … posa sur son cœur le parchemin … lui donna un baiser … l'accrocha …

Citation:

A défaut de menu, je vous propose ce petit quatrain impromptu : Il est un drôle de petit bonhomme nommé Cupidon, qui aime, de ses flèches, emplir nos cœurs de passion. On sait qu'il nous a choisi pour cible ce polisson quand on sent naitre en nous les doux frissons... Si vous souhaitez l'afficher en attendant les menus désirés, j'en serais fort honoré.

je voulais garder ces mots pour moi seule … mais ce message que tu m'as offert … je vais le partager …
t'aime mamour …

Elle admira l'arbre … sourit … il commençait à fleurir ...
Verya regarda alentours ... espéra que du monde s'arrête pour faire de cet arbre ... le plus bel arbre de Blaye

cet arbre fait suite à une pas très bonne nouvelle ... j'espère qu'il vous inspirera ... ljd Verya

Il parvint au lieu indiqué et reconnut l'arbre de suite. Impossible de le manquer. Ses multiples ramifications, son feuillage dense, sa hauteur convenable, juste comme il faut. Aucun doute...

Approchant plus près, il vit les deux parchemins suspendus. Son cœur battait la chamade quand il lut l'un d'entre eux. Il sourit, le relut plusieurs fois...
Les souvenirs se bousculaient dans sa tête, se succédant à grande vitesse. Déjà si nombreux ! Instants fugaces ou légers, moments riches et profonds, joie et tristesse partagée...

Depuis quand déjà ? 2 jours ? 5 ans ? Quelques heures ?

Impossible à dire...

Un rossignol le tira de ses pensées. Il leva les yeux, contempla longuement la cime en mâchonnant son brin de blé cueilli en chemin. Après avoir replacé les parchemins lus sans hâte, il s'assit contre le tronc, bien adossé contre l'écorce, et rédigea le sien.

L'arbre l'inspirait. Les idées dictées par le végétal se mêlèrent à ses pensées qui l'habitaient jusqu'alors... Ses jambes nouées aux racines puisaient la sève qu'il déposait sur le parchemin, à l'ombre des branches particulièrement feuillues. Sa main suivait à peine pour transcrire les effets de la tempête qui avait envahi sa tête.

Enfin, il mit le point final. Relut 2 fois, fit quelques corrections d'usage et se leva pour suspendre son texte à son tour.

Citation :

Racines au fond du cœur
de ton sol allié,
je t'enlace de bonheur
pour mieux te respirer.
Et tandis que nos corps
communient aussi fort,
une douce pluie tombe
sur ton feuillage sombre,
et le soleil embrase
nos deux têtes en extase.

Paroles futiles et
mots jamais prononcés,
Espoirs, regrets, pensées,
semez ! Et récoltez.
Que des graines du jour
fleurisse de l'amour,
des soucis d'aujourd'hui
poussent les plus beaux fruits.
Arbres à bonheurs, à maux,
Longue vie, arbre à mots.

Ainsi donc il serait le troisième. Il imaginait les nombreux parchemins suspendus au branchage. Combien d'extraits de vies seront comptés ici ?
Combien de joies, de peines confiées au grand arbre ?
Et d'espoirs surtout...
Perdu dans ses rêveries, tel un somnambule, il s'oublia au point d'enlacer l'arbre et de lui déposer un baiser d'encouragement sur le tronc.

"Puisse-tu inspirer de nombreuses générations mon ami", lui dit-il à voix haute. "Que chacun trouve auprès de toi ce qu'il voudra bien y trouver.
Réconfort, quiétude, idées, espoir..."

Les oiseaux continuaient de piailler. Aucun ne se serait permis de le prendre pour fou. Cette notion est étrangère pour ces êtres sauvages.
Notion somme toute bien relative...

"Les grandes personnes sont décidément bien bizarres"*.

Et il s'en fut...



* Le petit Prince (Antoine de Saint-Exupéry)

Depuis que l'arbre de Liss était planté … elle ne pensait qu'à raconter cette histoire …
Tout comme l'arbre, cette histoire était un hommage … elle tenait à la partager …
C'est au cours de la nuit qu'ils vinrent s'y promener …
A qui d'autre qu'à cet homme pouvait-elle narrer ce conte en premier …
qu'à cet homme qui ne cessait d'occuper ses pensées … emplissait son cœur de bonheur…
Ils s'installèrent au pied de l'arbre … Verya se blottit dans les bras de Sol … lui sourit ...
j'ai quelque chose à te raconter mon cœur…
C'est une histoire que j'ai surprise …
il y a bien longtemps maintenant, très peu de temps après mon arrivée dans le royaume …
elle soupira … lui sourit de nouveau ... poursuivi …
C'était Kermaaron, à l'hospice où ma marraine était blanchisseuse … je l'avais suivi sans qu'elle n'en sache rien …
Je n'avais osé me présenter … n'avais osé demander mon chemin pour la retrouver …
je me promenais alors près du lavoir …
le soleil était couché … la lune toute ronde avait prit le relais … une nuit claire et douce s'annonçait …
un drôle de couple était assis là à contempler le ciel …
Je les ai regardé un instant …
la Dame était d'une grande beauté, son visage reflétait la douceur, la gentillesse … reflet de son âme …
Verya ferma les yeux un court instant … reprit son souffle …
Près d'elle était assis un étrange personnage …
tout portait à croire qu'il était mesquin, très dur mais il émanait de ce nain une certaine bienveillance …

Il commença à parler … je ne pus plus partir … je me suis assise … l'ai écouté … voici ce qu'il disait …
Elle regarda un instant les étoiles … sourit de nouveau à son amour … repris ...

Citation :

La nuit va tomber ma belle, et ce que vous entendrez de moi ce soir ne m’appartient pas.
Il est important que vous le sachiez.
Si la nuit transforme les êtres dans ce qu’ils sont et comme ils sont ...
ce ne sera que pour un instant, comme une ode à votre beauté et votre ténacité à croire en ma personne.
Mais dès cet instant terminé, Foutre redeviendra lui-même.

Il lui avait sourit, lui avait prit la main et lui avait désigné le ciel.
De sa voix grave il avait commencé l’histoire.

Citation :

Là haut, dans l’espace, des petites lucioles brillent de mille feux.
Elles sont nées il y a bien longtemps de cela, alors que le petit dragon et le grand dragon en se querellant avaient déchiré le ciel par mégarde.
Un paysan courageux, et désolé de voir ses terres inondées et ravagées par les intempéries dues au trou du ciel, décida d’aller le réparer.
Après un long périple, et bien des aventures, il se fit aider par l’une des trois filles du ciel.
Il te faudra, lui dit elle, aller cueillir une dent du petit dragon, la déposer dans ce sac ou elle se multipliera.
Puis tu devras décrocher la corne du grand dragon, et alors nous pourrons réparer le ciel.
Ainsi le courageux paysan fit. Il arracha une dent d’or et prit la corne.
La fille du ciel déploya alors son grand foulard de soie entre les deux parties déchirées.
Tous deux le fixèrent avec les petites dents en or, fixées, clouées avec l’aide de la grande corne.
Le trou géant fut bouché.
Le calme revient sur terre, les terres furent fertiles.
Mais depuis ce jour, brillent dans le ciel, les dents du petit dragon, et lorsque la luminosité est pleine, les soirs d’été ...
on aperçoit au milieu de la voute céleste la voile blanchâtre du foulard de la fille du ciel.
Ainsi sont nées les étoiles ma douce, et de ce jour vous ne regarderez plus le ciel sans penser à cette nuit.

Verya s'arrêta … sourit … fixa son regard dans les yeux de Sol
Je ne regrette pas d'avoir suivi ma chère marraine ce soir là … tout comme je ne regrette pas d'avoir croisé Foutre ...
grâce à cette rencontre ... je peux perpétuer cette histoire ...
La nuit était tombée depuis longtemps … des milliers d'étoiles luisaient …
Verya leva les yeux au ciel ...
Tu me manques Ana ...

Le silence se fit entendre … il était l'heure … leur heure ...
Verya pris la main de Sol ... la serra très fort ...
Dans le silence absolu ... ils attendirent ...

Il trainait ses chausses dans la forêt, retardant l'instant de retrouver l'arbre à mots, histoire de faire durer plus encore le plaisir.
Mais rien à faire, impossible de se perdre dans cette vaste forêt touffue, ses pas le guidaient irrémédiablement vers le Grand Arbre.
Il tenta plus d'une fois de rebrousser chemin, tâchant de s'éloigner et explorer d'autres coins encore inconnus de cette forêt dense, se disant qu'il avait bien le temps pour y finir sa promenade... Rien à faire, le tronc majestueux au port élancé l'attirait comme la blonde au corps couvert d'écailles attirait le marin du haut de son rocher. Le chant des oiseaux qui le peuplaient charmait ses oreilles et il ne pouvait s'y soustraire...

Il finit donc par céder et s'abandonna au beau milieu des racines couvertes d'un tapis de mousse des plus confortables.
Il put ainsi à loisir constater que l'Arbre à mots s'était encore étoffé. Ses branches semblaient plus vigoureuses, plus ramifiées, ses feuilles abondantes offraient maintenant une vaste couverture contre le soleil brulant de cet après-midi radieux.
Et parmi ces entrelacs, des billets plus nombreux avaient été ajoutés.

Humm... l'endroit commence à devenir connu, se dit-il en lui-même.

Il profita du calme de l'instant pour méditer sur le présent et leur avenir prometteur.
Il avait suffisamment voyagé pour savoir ce qu'il deviendrait de ce lieu magique.
Ces endroits merveilleux, peu fréquentés initialement, séduisent les plus curieux et les plus braves dans un premier temps.
Puis, le bouche à oreille opérant, ils deviennent de plus en plus visités jusqu'à devenir populaires.
Et là se pressent en masse les foules, chacun voulant connaître ce qui peut bien attirer tant de monde.

Il rit intérieurement...

Il s'en trouvait toujours qui avançaient : "Moi, je l'ai connu alors qu'il était haut comme ça !", joignant le geste à la parole pour mieux argumenter leurs dires, avec une telle conviction qui persuadait même les plus incrédules.
"Je venais souvent, dès les débuts, même si je ne laissais pas de messages."... "Ah, bah ça ! Moi aussi ! Pourtant je vous y ai jamais croisé."... "Tiens, et ce cœur gravé là, voyez... je l'ai fait alors que j'étais..."
Les différents propos tant entendus s'évanouirent dans ses pensées alors qu'il entendit des brindilles craquer non loin de là.
On venait...
Il lança un regard dans la direction d'où provenait les bruits. Ceux-ci traduisait une démarche très lente, non pas hésitante, mais comme celle de quelqu'un qui progresse lentement.
Personne en vue. Un ou une curieuse sans doute...
Il ne chercha pas plus à découvrir l'inconnu. S'il ne veut se montrer, libre à lui...

Il s'installa tranquillement adossé contre le tronc et sortit son bloc et sa plume de sa besace.

Citation :

A parcourir monts et vallées
toujours en quête d'un peu de joie,
rompant le pain de l'amitié,
finalement on cherche quoi ?

Moments furtifs, instants magiques,
où la tendresse fait oublier
les trahisons les plus cyniques
et les mensonges tant rapportés.

Le temps, ce grand allié fidèle,
aide à surmonter les épreuves.
Les plaies guérissent, les bonnes nouvelles
nous conduisent vers d'autres fleuves.

Mais, comme ces vestiges de guerre,
les cicatrices nous rappellent
des agresseurs et de leurs terres,
à oublier leurs jeux cruels...

J'entends les voix qui frèrent, les rires,
les cœurs qui aiment et qui résonnent,
je vois à portée de navire
la rive où nos corps s'abandonnent...

Il enroula le message, le suspendit à l'Arbre à mots.
Les bruits avaient cessé. Il sourit, prit sa besace, jeta un dernier regard au Grand Arbre et disparut dans les fourrés...

Il était pris par le temps, mais trouva un moment pour venir accrocher une phrase qui lui tenait à cœur... et qui résumait si bien sa vie depuis si longtemps déjà.


[rp]
On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.*
[/rp]

Maintenant, ils pouvaient partir, son message favori transmis...

_______________________________

* Le petit Prince (Antoine de Saint-Exupéry)